Comment la NSA espionne la France
L'avenir dira peut-être, un jour, pourquoi Paris est resté si discret, par rapport à Berlin ou Rio après les révélations sur les programmes d'espionnage électronique américain dans le monde. Car la France a été tout autant ciblée et dispose aujourd'hui de preuves tangibles que ses intérêts sont quotidiennement visés.
Selon les documents de l'Agence nationale de sécurité (NSA) obtenus par Le Monde, les communications téléphoniques des citoyens français sont, en effet, interceptées de façon massive. Ces pièces, dévoilées en juin par l'ex-consultant de l'agence Edward Snowden, décrivent les techniques utilisées pour capter illégalement les secrets ou la simple vie privée des Français. Certains éléments ont été évoqués par l'hebdomadaire allemand Der Spiegel et le quotidien britannique The Guardian. D'autres sont inédits.

 

Parmi les milliers de documents soustraits à la NSA par son ex-employé figure un graphique qui décrit l'ampleur des surveillances téléphoniques réalisées en France. On constate que sur une période de trente jours, du 10 décembre 2012 au 8 janvier 2013, 70,3 millions d'enregistrements de données téléphoniques des Français ont été effectués par la NSA.

 

 

Les 3 Cercles

L'agence dispose de plusieurs modes de collecte. Quand certains numéros de téléphone sont utilisés dans l'Hexagone, ils activent un signal qui déclenche automatiquement l'enregistrement de certaines conversations. Cette surveillance récupère également les SMS et leur contenu en fonction de mots-clés. Enfin, de manière systématique, la NSA conserve l'historique des connexions de chaque cible.

Cet espionnage apparaît au titre du programme "US-985D". L'explicitation exacte de ce sigle n'a pas été fournie, à ce jour, par les documents Snowden ni par d'anciens membres de la NSA. A titre de comparaison, les sigles utilisés par la NSA pour le même type d'interception visant l'Allemagne sont "US-987LA" et "US-987LB". Cette série de numéros correspondrait au cercle qualifié par les Etats-Unis de "troisième partie" auquel appartiennent la France, l'Allemagne mais aussi l'Autriche, la Pologne ou encore la Belgique. "La deuxième partie" concerne les pays anglo-saxons historiquement proches de Washington, le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, connus sous le nom des "Five Eyes". "La première partie" concerne, elle, les seize services secrets américains.

 

Les techniques utilisées pour ces interceptions apparaissent sous les codes "DRTBOX" et "WHITEBOX". Leurs caractéristiques ne sont pas connues. Mais on sait que grâce au premier code, 62,5 millions de données téléphoniques sont collectés en France du 10 décembre 2012 au 8 janvier 2013 et que le second permet d'enregistrer sur la même période 7,8 millions d'éléments. Les documents donnent suffisamment d'explications pour penser que les cibles de la NSA concernent aussi bien des personnes suspectées de liens avec des activités terroristes que des individus visés pour leur simple appartenance au monde des affaires, de la politique ou à l'administration française.

 

Le graphique de la NSA montre une moyenne d'interceptions de 3 millions de données par jour avec des pointes à presque 7 millions les 24 décembre 2012 et 7 janvier 2013. Mais du 28 au 31 décembre, aucune interception ne semble avoir été opérée. Cet apparent arrêt d'activité pourrait s'expliquer, notamment, par le délai nécessaire à la reconduction, fin décembre 2012, par le Congrès américain de la section 702 de la loi encadrant l'espionnage électronique à l'étranger. De même, rien n'apparaît les 3, 5 et 6 janvier 2013 sans que l'on puisse, cette fois-ci, avancer de raison plausible. De nombreuses questions se posent encore, à commencer par l'identité précise des cibles et les justifications d'une collecte si massive de données sur un territoire étranger, souverain et allié.

Sollicitées, les autorités américaines n'ont pas souhaité commenter ces documents qu'elles considèrent comme "classifiés". Néanmoins, elles renvoient à la déclaration faite, le 8 juin, par le directeur national du renseignement américain : "Pour les personnes ciblées à l'extérieur de nos frontières, nous ne pouvons les viser sans de motifs légalement fondés, tels que la menace terroriste, informatique ou de prolifération nucléaire."

 

"INFORMATEUR UNIVERSEL"

La France n'est pas le pays où la NSA intercepte le plus de connexions numériques ou téléphoniques. Le système "Boundless Informant" (informateur universel), révélé, en juin, par Edward Snowden au Guardian, a permis d'avoir une vision d'ensemble et en temps réel des renseignements récupérés à travers le monde grâce aux différents systèmes d'écoutes de la NSA. "Boundless Informant" collecte non seulement les données téléphoniques (DNR) mais aussi celles liées à l'univers numérique (DNI).

L'un de ces documents, que Le Monde a pu consulter, relève qu'entre le 8 février et le 8 mars, la NSA a collecté 124,8 milliards de DNR et 97,1 milliards de DNI dans le monde dont, bien évidemment, des zones de guerre comme l'Afghanistan, ainsi que la Russie ou la Chine. En Europe, seuls l'Allemagne et le Royaume-Uni dépassent la France en termes de nombre d'interceptions. Mais pour les Britanniques, cela s'est fait avec l'assentiment de leur gouvernement...

 

 

L'agence américaine de renseignement, NSA, a intercepté de façon massive les communications téléphoniques des citoyens français, révèle lundi le quotidien Le Monde, citant des documents de l'ancien consultant de la NSA, Edward Snowden.

Sur une période de trente jours, entre le 10 décembre 2012 et le 8 janvier 2013, 70,3. millions d'enregistrements de données téléphoniques des Français ont été effectués par la NSA, précise le site lemonde.fr avant la publication de la version papier.

Ces pièces, dévoilées en juin par l'ex-consultat de l'agence, Edward Snowden, décrivent les techniques utilisées pour capter illégalement les secrets ou la simple vie privée des Français, ajoute le quotidien.

La NSA dispose de plusieurs modes de collecte, indique Le Monde. Quand certains numéros de téléphone sont utilisés dans l'Hexagone, ils activent un signal qui déclenche automatiquement l'enregistrement de certaines conversations. Cette surveillance récupère également les SMS et leur contenu en fonction de mots-clés. Enfin, de manière systématique, la NSA conserve l'historique des connexions de chaque cible, précise le journal du soir.

Cet espionnage apparaît au titre du programme "US-985D". D'après Le Monde, l'explicitation exacte de ce sigle n'a pas été fournie, à ce jour, par les documents Snowden ni par d'anciens membres de la NSA. A titre de comparaison, les sigles utilisés par la NSA pour le même type d'interception visant l'Allemagne sont "US-987LA" et "US-987LB", constate le quotidien.

 

Cette série de numéros correspondrait au cercle qualifié par les Etats-Unis de "troisième partie" auquel appartiennent la France, l'Allemagne mais aussi l'Autriche, la Pologne ou encore la Belgique.

"La deuxième partie" concerne les pays anglo-saxons historiquement proches de Washington, le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, connus sous le nom des "Five Eyes". "La première partie" est constituée des seize services secrets américains.

 

Les techniques utilisées pour ces interceptions apparaissent sous les codes "DRTBOX" et WHITEBOX". Leurs caractéristiques ne sont pas connues, selon Le Monde, mais on sait que grâce au premier code, 62,5 millions de données téléphoniques sont collectés en France du 10 décembre 2012 au 8 janvier 2013 et que le second permet d'enregistrer sur la même période 7,8 millions d'éléments.

Les documents donnent suffisamment d'explications pour penser que les cibles de la NSA concernent aussi bien des personnes suspectées de liens avec des activités terroristes que des individus visés pour leur simple appartenance au monde des affaires, de la politique ou à l'administration française. Le graphique de la NSA montre une moyenne d'interceptions de 3 millions de données par jour avec des pointes à presque 7 millions les 24 décembre 2012 et 7 janvier 2013, précise le quoitidien.

Par ailleurs, selon les documents de la NSA, obtenus par Le Monde, l'agence américaine s'est intéressée de près, entre le 1er et le 31 janvier 2013, aux adresses de messagerie wanadoo.fr, ancienne filiale d'Orange qui compte encore 4,5 millions d'utilisateurs, et alcatel.lucent.com, l'entreprise franco-américaine de télécommunications.

 

 

 


From : Jacques Follorou (Le Monde ), Challenges,....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tag(s) : #Stratégie - Défense - Relations Internationales
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