Le risque piéton chez l’enfant


Les accidents de la circulation routière sont la cause directe de 37% des décès accidentels des enfants de moins de 11 ans, loin devant les chutes et des accidents domestiques. Ce pourcentage dépasse même les 50% pour les 5/9 ans.
Au cours de l’année 2004, 2063 enfants de moins de 11 ans ont été accidentés en tant que piétons. Parmi eux, 25 ont été tués et 228 ont été blessés gravement. Outre les séquelles psychiques que laissent toujours les accidents graves chez les enfants, beaucoup en garderont des handicaps physiques définitifs.


Quels que soient l’âge et le mode de déplacement, les garçons sont plus touchés que les filles ; ils représentent près de 2/3 des victimes. Le risque «piéton » apparaît dès 3 ans, lors de l’entrée des enfants à l’école maternelle, ce qui dénote un défaut de surveillance de la part des adultes chargés d’accompagner les enfants dans la rue.


Les accidents d’enfants piétons se produisent en majorité en zone urbaine. Une étude2 de l’Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité (INRETS) révèle que 44% des accidents surviennent pendant le trajet domicile école, la majorité ayant lieu entre 16 et 19 heures, sur le trajet du retour ;
29% sur des trajets liés aux loisirs ; 24% pendant les courses. 35% des enfants étaient seuls au moment de l’accident et 24% étaient accompagnés d’autres enfants.

 Mais le fait d’être accompagné par un adulte n’est pas forcément un gage de sécurité pour l’enfant : 27% des accidents étudiés par l’INRETS se sont produits en présence d’un adulte ( 10% des enfants traversaient la rue pour rejoindre un adulte !).


Les alentours immédiats de l’école ne sont que dans 9% des cas un lieu de sinistre. 65% des accidents surviennent dans une zone proche du domicile, 25% des accidents avant 8 ans se produisant même devant le domicile. Plus l’âge augmente et plus les accidents ont lieu loin du domicile.


Les enfants sont principalement accidentés en traversant la chaussée. 58% de ces accidents ont lieu dans des situations de visibilité réduite par les voitures en stationnement. 35 % ont lieu sur des passages pour piétons et 12 % à proximité immédiate. C’est donc hors des passages pour piétons que la majorité des accidents de traversée se produisent, sur des sites où l’enfant doit décider seul du lieu, du moment et de la manière de traverser.

Le risque piéton chez l'enfant 2
Les enfants dans la circulation

Que l’enfant ne soit pas un adulte en miniature, beaucoup de parents en conviennent. Mais paradoxalement, ils veulent que les enfants se comportent en adulte dans la circulation. Il faut comprendre que le long processus de  maturation expose l’enfant aux dangers d’une circulation conçue par et pour des adultes.
L’enfant a une perception limitée de l’environnement : Le champ visuel de l'enfant a une étendue voisine de celui de l’adulte, mais il ne prend en compte que ce qui se trouve en face de lui en ignorant ce qui se passe sur les côtés. Son panorama visuel est limité par sa petite taille. Il en  découle un certain nombre de handicaps ( signaux trop hauts, impossibilité de voir par-dessus les
voitures...).

Pour l’enfant, il n’existe pas de différence entre voir et être vu : lorsqu’il voit une voiture, il croit que son conducteur le voit aussi. > Il a beaucoup de difficultés à estimer les longueurs et les distances ; pour lui, c’est loin ou c’est proche. Il confond taille et éloignement. La perception des dimensions apparentes des objets et l’évaluation de leurs distances respectives sont sousestimées jusqu’à 7 ans et surestimées ensuite jusqu’à 10 ans.

Un enfant de moins de 7 ans met 3 à 4 secondes pour distinguer une voiture à l’arrêt d’une voiture qui roule lentement.

L’ouïe de l’enfant est généralement bonne mais il n’est pas en mesure de repérer d’où vient le bruit. Dans une ambiance sonore complexe comme celle de la circulation, il n’arrive pas à isoler un bruit particulier et à reconnaître chacun des sons. Il ne fait donc pas la relation de cause à effet : par exemple un bruit de voiture qui se dirige vers lui.
 Il ne se rend pas compte que tout bouge sans cesse et que les scènes de la rue évoluent. Il pense par images isolées, détachées les unes des autres.

Les enfants n’ont pas l’expérience de la circulation qui permet aux adultes de juger de la situation sur une rapide impression visuelle ou auditive. Ils sont incapables de sélectionner l’essentiel, parce qu’ils ne savent pas ce qui est essentiel. Souvent les enfants sont accidentés non pas parce qu’ils ne regardaient pas mais parce qu’ils ne pouvaient regarder mieux.

Le comportement des enfants est dominé par leurs émotions. Un enfant pressé et anxieux parce qu’il est en retard sera dominé par son inquiétude, ce qui pourra lui faire ignorer une voiture qu’il a pourtant vue, mais qui le contrarie sur son chemin.

L’enfant ne peut être attentif qu’à une chose à la fois. Par exemple, s’il aperçoit une personne connue sur le trottoir d’en face, il est capable de traverser la rue pour la rejoindre sans se soucier des voitures, alors qu’en temps normal, il y fait attention. Ses actions sont impulsives et spontanées, donc difficiles à prévoir.
 
From Prevention Routière
Tag(s) : #Education - Activités scolaires
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