Lundi, l'épreuve tant redoutée de philosophie marquera le début des épreuves du baccalauréat. Pas de panique ! Denis Kermen, professeur de philosophie nous livre ses conseils pour réussir.

 

Comprendre plutôt qu'apprendre


Avant l'épreuve, il faut relire le cours tout simplement, sans chercher à se souvenir mais en cherchant à comprendre. Car si on comprend, on se souviendra. Il faut bien sûr connaître les auteurs principaux et relire les textes fondamentaux (Platon, Descartes, Kant...). Mais pas de « par coeur ». Plutôt que de faire une citation douteuse et incorrecte, mieux vaut expliquer l'idée de l'auteur. Par exemple : comme le dit Descartes, le sujet pensant est libre.


Des idées personnelles, pas des banalités


Contrairement à ce que l'on dit, l'opinion des correcteurs ne rentre pas en ligne de compte. Plusieurs rencontres entre les différents correcteurs permettent d'harmoniser la notation. Une idée personnelle bien argumentée est toujours un plus. Il faut éviter les banalités. Au-delà de la connaissance, le sujet doit inspirer le bachelier. Il faut donc choisir le sujet qu'on maîtrise, mais aussi le sujet qui plaît.


Éviter le hors sujet


C'est l'erreur la plus fréquente et la plus agaçante. Souvent, les élèves se contentent de régurgiter leurs cours, et des notions, qui ont un rapport lointain avec la question. Une bonne copie, c'est avant tout une copie qui répond à la question posée. Pour éviter de faire un hors sujet, il faut bien lire son sujet, et analyser le sens des mots dans la question. C'est grâce à cela qu'on arrive à en tirer les concepts déjà étudiés en cours.


Gérer son temps


Il faut prendre déjà un quart d'heure, voire trente minutes, à analyser la question posée sans penser à ses cours ou à l'épreuve. Le brouillon est très important aussi, et on doit y consacrer une bonne heure. Attention, pas de brouillon entièrement rédigé sous peine de perdre trop de temps et de ne pas en avoir pour le reste : on ne rédige donc que l'introduction, la conclusion et le plan détaillé. Il faut également compter 10 minutes, un quart d'heure à la fin pour se relire et éviter les erreurs dues au stress (oublis de mots, fautes d'orthographe...).


Structurer sa copie


Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise structure, en revanche la copie doit être impérativement structurée. Dans l'introduction, on explique les termes du sujet, le problème posé, et on annonce le plan sans qu'il soit apparent dans la copie. La conclusion doit justifier la réponse du candidat. Il faut à tout prix éviter les fins trop vagues, du type qui sommes-nous, ou allons-nous. Bref, ne pas plonger la réflexion dans un océan de grand n'importe quoi !


Et enfin, il faut se reposer, rester calme et bien manger, car ce n'est pas la veille de l'épreuve qu'on va gagner 3 points.

 

 

Les sujets de philo sont tombés !

Bac 2013: morale, politique et travail, les sujets du bac philo

Parmi les trois sujets proposés aux élèves des séries générales, l'un prend une résonnance particulière avec l'affaire Cahuzac: "Peut-on agir moralement sans s'intéresser à la politique?"


Les élèves des séries générales du baccalauréat doivent plancher ce lundi matin sur trois sujets de philosophie.


Près de 665 000 candidats au baccalauréat entament lundi le marathon des épreuves de philosophie pour les filières générale et technologique, et de français pour la filière professionnelle, avec l'espoir de décrocher le fameux diplôme qui les mènera à un métier ou à l'université.

 

Quelque 340 000 élèves du bac général ont donné le coup d'envoi à 8h, avec la traditionnelle épreuve de philosophie. Les trois sujets distribués aux élèves des séries générales sont les suivants:

 

-"Peut-on agir moralement sans s'intéresser à la politique?"

-"Le travail permet-il de prendre conscience de soi?"

-A partir d'un texte d'Henri Bergson, tiré de son ouvrage "La pensée et le néant", répondre à la question suivante: "Qu'est-ce qu'un jugement vrai?"

 

La philosophie figure au programme du baccalauréat de façon quasi ininterrompue depuis sa création sous Napoléon en 1808. A l'origine, c'était un examen oral, en latin."C'est une singularité qui nous fait honneur dans notre pays, qui est quand même le pays des grands philosophes", souligne Jean-Paul Delahaye, directeur général de l'enseignement scolaire (Dgesco).

Le doyen des candidats a 91 ans. Le plus jeune n'a que 13 ans.

 

Comme les pronostics sur les sujets de philo le laissaient penser, la morale, la conscience de soi et la relation à autrui sont bel et bien présents dans les sujets proposés. Les résultats du bac seront publiés l 5 juillet à partir de 10 heures.

340 000 candidats du baccalauréat général sur les 665 000 candidas au bac au total ont eu à choisir parmi ces trois sujets ce lundi 17 juin dès 8 heures. Le premier, "Peut-on agir moralement sans s'intéresser à la politique ?", fait indirectement référence à l'actualité et aux affaires qui ont émaillée la première année du quinquennat de François Hollande : affaire Cahuzac, affaire Guérini, affaire Bettencourt, affaire Karachi... Parmi le 5 grands thèmes proposés aux lycéens cette année, la morale donc, la politique mais aussi le travail ont été choisis.

 

 

Bac 2013: les corrigés des épreuves de philo

Ce lundi matin, les 340 000 candidats au bac général ont planché pendant quatre heures sur l'épreuve de philosophie, coup d'envoi du bac 2013. Pour ceux qui ne veulent pas attendre les résultats, L'Express a interrogé Laurence Hansen-Love, professeur de philosophie: elle vous livre une ébauche de plan pour les six dissertations des séries générales.


Cette année, les sujets de philo des bac S sont déroutants alors que les L ont eu des questions plus relatives au cours, selon Florence Hansen Love, professeur de philo.


Chaque année, les candidats au bac se divisent en deux clans. Il y a ceux qui une fois passée la porte de la salle d'examen ne veulent rien savoir. Par peur du résultat, ou pour rester concentrés. Et puis, il y a tous les autres: ceux qui comparent leur plan avec les copains, qui épluchent les sites de correction. 


Pour ceux là, L'Express a interrogé Laurence Hansen-Love, professeur de philosophie dans la prépa Ipesup, sur les dissertations des séries générales. Elle vous livre des ébauches de plan. 

 

L'EPREUVE DE PHILO DES SERIES S
Sujet 1: "Peut-on agir moralement sans s'intéresser à la politique?" C'est un sujet très original. Il est difficile car il semble évident qu'on peut agir moralement sans s'intéresser à la politique. Pour s'en sortir, il faut jouer sur les différentes interprétations du mot "politique". Il peut faire référence au fait de gouverner et donc au pouvoir, ou au contraire désigner une organisation de société en vue d'établir le bien commun. 

Thèse: On peut agir moralement sans s'intéresser à la politique. L'étudiant pourra évoquer l'exemple des Justes pendant la seconde guerre mondiale: ils ont protégé des juifs sans pour autant se prononcer sur la collaboration de l'Etat français. Plus près de nous, une infirmière qui soulage la douleur de son patient peut être très droite moralement, sans pour autant aller voter. 

Antithèse: On peut également considérer que "tout est politique". Ainsi lorsqu'on agit moralement, cela signifie qu'on se sent concerné par le bien commun. La frontière entre vie privée et publique devient alors floue.


Sujet 2: "Le travail permet-il de prendre conscience de soi?" C'est une nouvelle fois un sujet très déroutant car il oppose deux thèmes qu'on étudie à des moments très différents du programme. Il fait référence à la dialectique du maître et de l'esclave d'Hegel. 

Thèse: Dans le travail, on cherche et on trouve de la reconnaissance: on apprend à se connaitre, on prend conscience de sa valeur. Selon la dialectique de Hegel, l'esclave est plus libre que le maitre car il fabrique quelque chose, il parvient donc à prendre conscience de lui. Les élèves peuvent également s'appuyer sur les théories de Kant selon lesquelles il est indispensable de travailler pour parvenir à l'estime de soi.

Antithèse: Le travail peut être également vu comme une aliénation: on peut s'y perdre et parvenir à l'oubli de soi.

 

L'EPREUVE DE PHILO DES SERIES ES
Sujet 1: "Que devons-nous à l'État?" Il s'agit d'un sujet plutôt classique qui fait référence au contrat social de Rousseau. Il ne faut surtout pas répondre par oui ou non.

Thèse: Dans une société libre et démocratique, l'individu contractualise avec l'Etat. Ce dernier assure un certain nombre de droits, tels que la sécurité, mais nous avons en échange des devoirs (impôts, solidarité...). Cette théorie a été popularisée par Rousseau mais Socrate la développait déjà dans l'un de ses ouvrages, Criton.

Antithèse : La théorie du contrat social n'est valable que dans les Etats démocratiques. Si l'on est prisonnier d'un pays, on ne lui doit rien.

Synthèse : Certaines personnes, au sein même d'un Etat républicain, se sentent exemptes de devoirs car elles se considèrent trop mal traitées. Cela peut par exemple être le cas de certains chômeurs de longue durée, ou d'habitants de banlieues défavorisées.

 

Sujet 2: "Interprète-t-on à défaut de connaître?" Je pense que les élèves ne prendront jamais ce sujet car ils ne le comprendront pas. Il fait référence à une citation de Nietzsche pour contester l'objectivité des sciences: "Il n'y pas de faits, il n'y a que des interprétations". 

Thèse: Dans certains domaines, en l'absence de connaissances objectives, la tendance est à l'interprétation. C'est par exemple le cas en psychologie: l'inconscient est par nature caché, donc on l'interprète. C'est la même chose en histoire, pour les analyses sur le climat, ou même en économie: on fait des prospectives sans pour autant être sûrs des faits.

Antithèse: On ne peut interpréter sans aucune connaissance. Certes, les données de bases sont partielles et subjectives mais on ne peut travailler à partir du néant. Freud se basait par exemple sur le suivi de ses patients, sur leurs rêves... 

 

L'EPREUVE DE PHILO DES SERIES L

Sujet 1: "Le langage n'est-il qu'un outil?" Il s'agit d'une question de cours, plutôt classique, qui renvoie aux différentes fonctions du langage.

Thèse: Oui, le langage est un outil car il s'agit d'un moyen: de communication, de mémorisation, d'expression, de clarification...

Antithèse: Le langage peut également être une fin en soi. Cela fait référence à sa fonction esthétique. Dans la poésie par exemple, on valorise le langage en soi.

Synthèse: Dans la seconde partie, il s'agissait de montrer que le langage n'est pas seulement un outil. Dans la synthèse, les élèves peuvent contester l'utilisation même de ce terme. Un outil s'utilise, s'abîme, se jette. C'est très dépréciatif. 

 

Sujet 2: "La science se limite-t-elle à constater les faits?"Il s'agit là encore d'une question de cours plutôt classique. Il faut évidemment répondre non!

Thèse: Non, la science ne se limite pas à l'interprétation des faits. Dans les sciences formelles, à l'instar des mathématiques, il n'y pas de faits. Dans les sciences humaines, comme la psychologie, une large partie du travail consiste à interpréter des faits.

Antithèse: Mais dans les sciences expérimentales, les faits ont malgré tout un rôle central et décisif. Il faut partir des faits pour rendre compte d'autres faits. 

Synthèse: Même si les faits sont décisifs, il ne s'agit jamais simplement de constater. Il faut les trier, les hiérarchiser et les interpréter. Si Copernic ou Galilée s'étaient seulement contentés d'observations, ils n'auraient jamais démontré que la Terre tourne autour du soleil et non l'inverse. De même, Freud n'a pas seulement observé ses patients, il a élaboré des théories à l'instar du "complexe d'Oedipe". L'observation n'est rien sans la construction et l'élaboration des représentations.

 

 

L'épreuve de philosophie du baccalauréat a débuté ce lundi matin à 8 heures.

Les élèves de terminales des filières générales ont passé l'épreuve de philosophie ce lundi matin. Parmi les sujets "Le travail permet-il de prendre conscience de soi ?" et "Le langage n'est-il qu'un outil?".


Les 338.186 élèves des filières générales du baccalauréat planchent depuis huit heures ce lundi matin sur la philosophie. Voici les sujets des différentes filières et les corrigés de Patrick Ghrenassia, professeur de philosophie, auteur du Prepabac Philo chez Hatier et auteur d'un blog chez l'Etudiant.fr :

 

En série littéraire :

"Le langage n'est-il qu'un outil ?"

"La science se limite t-elle à constater les faits ?"

Expliquer un texte de René Descartes extrait de Lettre à Elisabeth

A lire ci-dessous  >>> Le corrigé de Patrick Ghrenassia, professeur de philosophie sur le sujet "Le langage n'est-il qu'un outil?"

 

Les pièges à éviter :

•Ne pas prendre " outil " ou sens matériel, mais au sens de média
•Ne pas voir le présupposé : " ne que " suggère qu'on admet que le langage est déjà un outil, mais pas que cela.
Introduction

•Le langage est une capacité à communiquer par signes. Il s'objective dans des langues qui sont autant de systèmes de signes oraux et écrits.
•Le langage est généralement vu comme outil de communication ou d'expression : communiquer ses idées, ou exprimer ses sentiments.
•Mais le langage peut avoir d'autres fonctions : relier "à vide", sans rien communiquer (fonction phatique), être une fin en soi comme objet d'art (poésie)
•La question demande si le langage n'est qu'un moyen (outil, instrument, un " media " entre un locuteur et un destinataire d'un message, ou si le langage n'est pas au service d'autre chose mais se suffit à soi-même, s'il est une fin en soi.
      Le langage comme "outil "

•Les mots servent à communiquer et à exprimer. Le langage exprime la pensée ; c'est pourquoi les bêtes ne parlent pas (Descartes)
•Les mots doivent être précis et fidèles aux choses et aux idées qu'ils expriment ("Ion ", de Platon : le mot est l'image de la chose)
•Les signes conventionnels du langage assurent une transmission objective et fidèle entre deux ou plusieurs esprits.
•Le langage ou les langages (corporel, gestuel, musical, plastique...) sont des "outils " au service de contenus qui les précèdent. 
   Le langage n'est pas qu'un outil

•La pensée ne précède pas le langage. Nous pensons dans les mots (Hegel)
•On ne peut séparer la forme (langage) et le contenu (idées, sentiments)
•Le langage structure notre vision du monde. Le langage est le fondement de la culture qui place l'homme dans une dimension symbolique, au-dessus des simples besoins naturels.
 Le média est une fin en soi

•Le langage est un " outil " mais au sens noble. Car c'est l'outil qui fait l'homme. L'humanité nait de l'outil manuel (silex, hache), et de l'outil symbolique (langage, signes)
•L'outil comme " media " devient fin en soi : l'humain se définit par sa capacité de médiation, qui est l'intelligence (relier, faire communiquer)
•Le langage est sans doute un outil, mais l'outil est au service de lui-même, et les contenus sont secondaires. C'est moins la richesse des idées qui enrichit le langage que l'inverse : l'art et la pensée sont d'autant plus riches que le langage est riche.
•L'homme est le fils de ses outils. L'humanisation est confondue avec les outils. Si l'humain est une fin en soi, alors l'outil (le média) devient une fin en soi.

 

En série ES :

"Que devons-nous à l'Etat?"

"Interprète -t-on à défaut de connaître ?"

Expliquer un texte d'Anselme extrait De la concorde


3èmesujet Expliquer le texte suivant : Prenons maintenant un exemple où apparaissent une volonté droite, c’est-à-dire juste, laliberté du choix et le choix lui-même ; et aussi la façon dont la volonté droite, tentéed’abandonner la rectitude, la conserve par un libre choix. Quelqu’un veut du fond du cœurservir la vérité parce qu’il comprend qu’il est droit d’aimer la vérité. Cette personne a, certes,la volonté droite et la rectitude de la volonté ; mais la volonté est une chose, la rectitude quila rend droite en est une autre. Arrive une autre personne la menaçant de mort si elle nement. Voyons maintenant le choix qui se présente de sacrifier la vie pour la rectitude de lavolonté ou la rectitude pour la vie. Ce choix, qu’on peut aussi appeler jugement, est libre,puisque la raison qui perçoit la rectitude enseigne que cette rectitude doit être observée paramour de la rectitude elle-même, que tout ce qui est allégué pour son abandon doit êtreméprisé et que c’est à la volonté de repousser et de choisir selon les données del’intelligence rationnelle ; c’est dans ce but principalement, en effet, qu’ont été données à lacréature raisonnable la volonté et la raison. C’est pourquoi ce choix de la volonté pourabandonner cette rectitude n’est soumis à aucune nécessité bien qu’il soit combattu par ladifficulté née de la pensée de la mort. Quoiqu’il soit nécessaire, en effet, d’abandonner soit lavie, soit la rectitude, aucune nécessité ne détermine cependant ce qui est conservé ouabandonné. La seule volonté détermine ici ce qui est gardé et la force de la nécessité ne faitrien là où le seul choix de la volonté opère.ANSELME,De la concorde (XIIème siècle)

 

Pièges à éviter :

•Ne pas tomber dans le trivial (des impôts, des amendes à payer, etc.)
•Ne pas confondre l'Etat et le gouvernement
•Ne pas confondre droit et devoir : le sujet ne concerne pas nos droits, mais nos devoirs envers l'Etat.
•La formulation de la question doit être fortement problématisée, car elle ne suggère telle quelle aucun plan dialectique.
Introduction :

La question porte sur notre rapport à l'Etat. Elle relève donc du domaine politique, et oblige à mettre en rapport l'individu et l'Etat.

•"Nous ", c'est-à-dire les individus privés soumis à la loi et contraints d'obéir à l'Etat, les " sujets "; mais aussi les citoyens, qui participons à la " souveraineté " et à l'élaboration de la loi en démocratie. Individuellement et collectivement, à travers ce qu'on appelle un "peuple " ou une " nation ".
L'Etat comporte le pouvoir suprême, et les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Il détient le "monopole de la violence légitime " (Max Weber) qui lui permet d'user de la force pour appliquer la loi. L'Etat peut être démocratique, et il est alors sensé servir l'intérêt général et garantir les libertés ; ou il est dictatorial, et il sert l'intérêt particulier d'un homme, d'un parti ou d'une faction.

•" Devons-nous ? " interroge sur les devoirs que l'individu et le citoyen a envers l'Etat. En effet, la question est paradoxale au sens où l'on parle souvent des droits de l'homme et du citoyens, c'est-à-dire de ce qu'on peut exiger de l'Etat (services publics d'éducation, de santé, de sécurité, de transports, etc.). Cela correspond aux droits sociaux développés au XXe siècle à l'ombre de l'Etat-Providence.
•Il n'y a pas de droits sans devoirs. Et l'on parle moins souvent des devoirs qui font que l'Etat n'est rien sans le concours et le soutien des citoyens. Par exemple, si tous les citoyens s'abstiennent, il n'y a plus d'Etat démocratique.
•La question amène à se poser la question du fondement et du fonctionnement d'un Etat de droit qui suppose des devoirs civiques, au-delà du seul devoir d'obéissance qui suffit aux Etats tyranniques.
 Nous devons obéissance à l'Etat

•Par la force, nous devons obéir aux lois et au maintien de l'ordre. Nous sommes "sujets " au sens où nous sommes assujettis à la loi.
•Nous devons respecter l'Etat et ses représentants. Toute agression envers un fonctionnaire est sévèrement punie, car c'est l'Etat qui est symboliquement mis en cause.
•Nous devons financer l'Etat, car c'est grâce aux impôts que l'Etat peut fonctionner. l'Etat peur requérir la force publique pour nous y contraindre.
•Hobbes (le Léviathan ) donne le modèle d'un Etat absolu à qui nous devons une obéissance absolue, gage d'ordre et de paix civile. Nous devons ici une obéissance totale, et renoncer à toutes nos libertés naturelles ; en échange, l'Etat ne s'engage à rien, sauf à empêcher la guerre civile et le retour à la guerre de tous contre tous (Etat de nature)
 Nous devons servir l'Etat

•En tant que citoyens et " souverain ", nous faisons la loi et nous "sommes " l'Etat, du moins en démocratie.
•Les devoirs civiques (vote, élection, impôt, défense...) sont fondateurs d'un Etat libre contrôlé par les citoyens
•Nous devons, à la limite, sacrifier notre vie si la patrie est en danger. C'était le sens des armées révolutionnaires de 1792 et de la conscription républicaine. Les droits de l'Homme exigeaient en échange devoirs et sacrifices de la part du citoyen !
•Ces devoirs supposent, non un Etat absolu comme le Léviathan, mais un Etat fondé sur un contrat social (Rousseau), c'est-à-dire sur des droits et des devoirs entre les citoyens eux-mêmes qui s'engagent réciproquement à soutenir l'Etat, leur Etat.
  La nature de l'Etat dépend de nos devoirs

•Si nous ne devons qu'obéissance, nous sommes dans un Etat tyrannique, où l'Etat n'a que des droits et le citoyen que des devoirs. Ici, nous devons tout à l'Etat, et l'Etat ne nous doit rien. Seule la force permet ce " faux contrat social " entre le loup et l'agneau.
•Un Etat démocratique repose sur un vrai contrat social qui fait que l'Etat doit autant aux citoyens (droits civiques et sociaux), que les citoyens doivent à l'Etat (devoirs civiques). Dans ce cas, le "souverain " est le peuple, et non un dictateur ou un monarque absolu (Louis XIV : " L'Etat c'est moi ! ")
•Cependant, on peut critiquer cette théorie du contrat social : pour que l'Etat existe et puisse nous assurer biens et services, il faut qu'il ait " le monopole de la violence légitime " préalablement ; pour garantir nos droits, il faut que nous ayons renoncé à toute notre liberté naturelle à son profit. L'Etat démocratique ne suppose-t-il pas l'établissement préalable d'un Léviathan ?
•L'obéissance absolue à l'Etat semble bien être le premier devoir qui rend possible l'Etat-même. Ensuite viennent les autres droits et devoirs...
•Ce qui revient à se demander si le droit fonde la force de l'Etat, ou si c'est toujours la force qui fonde le droit ; et donc le devoir d'obéissance à l'Etat qui fonde les droits exigibles par la suite.


►►► Autre corrigé du sujet "Interprète-t-on à défaut de connaître ?"  à lire sur l'Etudiant, le site de notre partenaire .

Le corrigé en Philosophie sujet 2, Bac ES :
Bac 2013 – Série ES - Sujet 2 : Interprète-t-on à défaut de connaître ?

Problème : l'interprétation est la recherche d'un sens dans le cadre d'une herméneutique, la connaissance prétend, elle, à la vérité. On a tendance à opposer les sciences explicatives qui parviendraient à une connaissance rationnelle et rigoureuse de type scientifique (sur le modèle des sciences de la matière et de la nature) et les sciences compréhensives que seraient les sciences humaines, condamnées de part l'objet étudié à ne pouvoir prétendre à une connaissance de type scientifique et à se contenter d'interpréter. À la différence de la connaissance qui serait une (comme la vérité), les interprétations peuvent être multiples et si on peut évaluer leur richesse, leur pertinence , leur cohérence, on ne peut affirmer avec une entière certitude que l'une est plus vraie que l'autre, faute d'un étalon pour le faire. Le sujet invite donc à réfléchir sur cette idée que là où une connaissance est inaccessible, on est condamné à interpréter. Mais les domaines de la connaissance et de l'interprétation sont-ils si cloisonnés et étrangers? N'y a-t-il pas aussi une part d'interprétation dans la connaissance et l'interprétation ne peut-elle pas faire accéder à une certaine connaissance ?

I. La possibilité de connaître dispense de l'interprétation et l'interprétation commence quand la connaissance s'arrête.

En physique, il n'y a pas de place pour l'interprétation. Le scientifique se contente d'observer, d'émettre des hypothèses et de les vérifier par expérimentation.

Les phénomènes ont des causes, des relations invariables qu'il s'agit de faire émerger, d'expliquer. Aucune place ici, semble-t-il pour l'interprétation, comme pour toute forme de subjectivité. On peut étendre ce remarque à toutes les sciences de la nature.

MAIS dans les sciences humaines, cette explication s'avère insuffisante : on ne peut rendre compte d'un événement historique, d'une œuvre d'art, d'un lapsus en psychanalyse simplement en en prenant acte, en exposant ses conditions d'apparition, il s'agit de rendre compte des raisons pas simplement des causes présentes.

On peut penser alors que l'interprétation commence quand la connaissance de type scientifique ne peut pas être. Et que cette interprétation pouvant être multiple, on ne peut prétendre à la vérité.

II. Mais l'interprétation peut amener à une certaine connaissance : donc l'interprétation n'exclut pas la connaissance

En effet, les sciences humaines comme l'histoire exige une certaine interprétation à la fois une certaine lecture de l'histoire et de son moteur et une interprétation des faits, qui exige de la part de l'historien un effort d'incorporation dans l'époque et l'esprit des contemporains de l'évènement. On n'attend pas de l'historien une simple chronologie mais une explicitation des raisons et liens des évènements. Cette interprétation permet de mieux connaître le passé.

En art, on attend aussi que le critique d'art rende compte du sens caché de l'œuvre et des intentions de l'artiste. Cela permet de mieux connaître l'œuvre dans le sens où cela nous permet de la comprendre.

Connaître, ce n'est pas seulement rendre compte des causes, c'est aussi comprendre les raisons qui nous rendent quelque chose intelligible. L'interprétation peut donc éclairer et permettre la compréhension et par là de prendre avec soi, de s'approprier quelque chose, c'est ce qu'est littéralement connaître. Connaître ne se réduit pas à une explication de type scientifique.

III. La connaissance inclut une part d'interprétation ou n'est peut-être qu'interprétation.

Si on assimile la connaissance au résultat d'une démarche scientifique, on dit d'un scientifique qu'il interprète un résultat, une expérience. Il y a donc place pour une certaine interprétation dans les limites imposées par les faits et les théories.

On peut même si on reprend la métaphore de la montre fermée d'Einstein, dire que la connaissance n'est en réalité qu'une description du réel la plus cohérente et efficace, donc que nous sommes condamnés à interpréter, ne pouvant juger si notre description correspond pleinement au réel. On ne dégage pas avec certitude les lois de la nature, mais les "relations invariables des phénomènes" comme le dit Comte.

Donc la connaissance est une interprétation du réel qui s'efforce d'être objective, efficiente et dont la rationalité et l'universalité en fait une connaissance. Donc connaissance et interprétation ne s'excluent pas et connaître ce n'est pas seulement recevoir passivement des faits ou ni posséder avec certitude la vérité une et unique.

 

Problème : l'interprétation est la recherche d'un sens dans le cadre d'une herméneutique, la connaissance prétend, elle, à la vérité. La suite du corrigé à lire ici.

 

 

En série S :

"Peut-on agir moralement sans s'intéresser à la politique ?"

"Le travail permet-il de prendre conscience de soi ?"

Expliquer un texte de Henri Bergson extrait de La pensée et le mouvant.

A lire ci-dessous >>> Le corrigé de Patrick Ghrenassia, professeur de philosophie pour l'épreuve de série S pour le sujet " Peut-on agir moralement sans s'intéresser à la politique ?"

L'actualité, mais aussi l'histoire, soulève souvent une contradiction ou un décalage entre l'exigence morale et l'action politique : "le pouvoir corrompt", comme disait Saint-Just, et les scandales politiques existent depuis qu'existe la politique à Athènes ou à Rome. Cette question nous invite à relier les champs de la morale et de la politique. Ces deux domaines sont ceux de l'action humaine en société, de l'action qui met en rapport les hommes à travers des droits et des devoirs. Le sujet ne pose pas la question classique de la moralité ou de l'immoralité de l'action politique, mais celle du caractère politique de l'action morale. On demande si la morale peut se désintéresser de la politique, ou encore si on peut agir moralement sans s'engager dans l'action politique. La morale peut-elle se suffire ou doit-elle se prolonger dans l'engagement politique ? Le devoir moral a-t-il nécessairement une dimension collective qui touche à la société, à la loi et à l'Etat ? Car il s'agit bien d'agir, et non simplement d'observer, de penser ou de juger.

Agir moralement, c'est agir selon le bien et la loi morale, c'est faire son devoir, c'est obéir à " l'impératif catégorique ", comme dit Kant. L'action morale commande mes obligations envers moi-même et envers autrui, mais ne regarde que ma conscience. Enfin l'acte moral se juge à son intention, non à son résultat : seule une " volonté bonne " fait que j'agis moralement, car le résultat ne dépend pas de moi, mais du hasard ou du destin. La politique, au contraire, s'intéresse au résultat de l'acte : conquérir et garder le pouvoir, selon Machiavel, ou assurer la liberté et la prospérité du peuple, servir l'intérêt public, selon les Lumières. La politique a souvent été accusée de mettre en œuvre la maxime immorale selon laquelle "la fin justifie les moyens". De fait, un homme politique se juge à son efficacité et à ses résultats,  non à ses états d'âme et à ses bonnes intentions.

Peut-on s'enfermer dans la subjectivité morale et tourner le dos à une politique nécessairement " sale " pour garder les " mains propres " ? Ou la morale m'oblige-t-elle à m'engager dans une action politique pour rendre objectifs mes idéaux et mes valeurs ? Puis-je être libre seul et contre tous, ou ne suis-je vraiment  libre que si je me bats aussi pour la liberté de tous ? La morale peut-elle se contenter d'une bonne conscience égoïste et frileuse, ou oblige-t-elle à se réaliser dans une responsabilité collective ?

  L'action morale ne s'intéresse pas à la politique

•L'acte moral ne s'intéresse qu'à l'intention subjective : ma conscience sait que j'agis selon mon devoir, et peu importe le résultat. Par exemple, je ne dois pas mentir, et cela peut avoir des effets catastrophiques en politique de toujours dire la vérité.
•La politique est rapports de force et lutte pour le pouvoir. Elle s'oppose donc aux devoirs moraux qui supposent le respect d'autrui. La politique est confrontation d'intérêts particuliers et d'ambitions personnelles, lutte de classes ou compétition impitoyable. S'intéresser à la politique, c'est accepter que tous les moyens sont bons, c'est accepter cynisme et immoralité.
•Epicure illustre cette incompatibilité de la morale et de la politique. "Pour vivre heureux, vivons cachés " (Horace). Vivre avec ses amis, et se garder de la politique est la garantie du bonheur.
•Il semble ici qu'on ne puisse agir moralement que si on se désintéresse de la politique, car les moyens et les fins s'opposent. S'intéresser à la politique serait la ruine de la conscience morale ; ce serait accepter d'avoir "les mains sales " (Sartre)
 Agir moralement oblige à s'engager en politique

•On ne peut se contenter de faire " la belle âme " (Hegel) : une bonne conscience satisfaite de ses bonnes intentions subjectives est irresponsable, lâche et égoïste. La devoir subjectif doit se prolonger en devoir objectif pour changer le monde et assurer un progrès politique.
•Si la morale est une action, aucune action ne peut faire abstraction du contexte social et politique. Sous l'Occupation, pouvait-on être honnête et dire toujours la vérité, sans risquer de dénoncer des Juifs ou des Résistants ?
•"L'engagement politique est une suite logique de l'exigence morale : je ne suis pas libre tant l'humanité entière ne l'est pas" (Sartre). 
•On ne peut se contenter de faire la charité pour "faire le bien ". Faire le bien pour sa famille, ses amis, son pays, toute l'humanité, impose de faire des lois, de prendre des responsabilités collectives, d'agir sur les Etats. Le bien subjectif doit devenir le bien objectif (Hegel, Marx).
•Agir moralement, c'est agir " en situation ", et donc tenir compte du contexte politique : suis-je sous une dictature ou une démocratie ? 
•Agir moralement, c'est au minimum s'intéresser à la politique, ou, mieux, s'engager en politique.
  S'intéresser sans confondre morale et politique

•Pourtant, on ne peut ignorer que politique et morale ne font pas bon ménage. Il est difficile de réussir en politique en respectant une intégrité morale. Faut-il donc renoncer ou trouver un équilibre ?
•S'intéresser n'est pas forcément s'engager. On peut opposer Raymond Aron, "spectateur engagé ", qui garda un regard lucide sur le communisme, à Sartre, fortement engagé dans les mouvements gauchistes et a la responsabilité des illusions de l'époque sur le totalitarisme.
•S'intéresser sans s'engager suppose un certain recul et une certaine distance avec la " chose politique " qui préserve une liberté de conscience et de jugement moral. La pièce de Sartre,     " Les mains sales ", dit bien ce risque d'un naufrage moral dans un engagement politique aveugle aux moyens employés.
•" S'intéresser à la politique " : cette formule résume bien le fait qu'on ne vit pas seul, que l'homme est un " animal politique "(Aristote), et que tout ce qui est humain a une dimension politique. Mais, en même temps, ce rapport a la politique doit être médiatisé par une conscience morale qui jamais n'abdique devant le machiavélisme : la fin ne saurait justifier tous les moyens.
•Comme le résumait Aristote, le citoyen recherche le bonheur au moyen de la politique : il est plus facile d'être heureux dans une cité libre que dans une tyrannie. On ne peut être heureux ou honnête en faisant abstraction de la politique. Mais la politique est un moyen, non une fin en soi.
•Cela suppose de bien distinguer l'ordre de la morale et celui de la politique : soumettre la morale à la politique serait cynisme et machiavélisme ; réduire la politique à la morale serait angélisme, naïveté de " belle âme ", et irresponsabilité.
Les pièges à éviter:

-  Ne pas se précipiter sur l'actualité et faire un contresens.

- Ne pas inverser la question et ne pas traiter " peut-on faire de la politique sans être moral "

- Ne pas oublier qu'il s'agit d'agir, d'action cohérente ; non simplement de conscience, d'idées ou de sentiments. D'où le nécessaire passage de la subjectivité morale à l'objectivité politique.

 

►►►Autre corrigé à lire sur le site internet de notre partenaire l'Etudiant. "Le travail permet-il de prendre conscience de soi?"

Problème : le travail, c'est d'abord le labeur auquel nous sommes tous soumis en tant qu'animal soumis au processus vital et aux mêmes besoins (qui ne nous distinguent pas les uns des autres) mais le travail, c'est aussi le fait de transformer la matière pour produire quelque chose, faire un ouvrage, une œuvre pouvant être en accord avec nos désirs (qui eux sont censés nos appartenir et définir), la suite à lire sur le site internet de l'Etudiant ici.

 

►►► Le corrigé de l'explication de texte de Bergson, à lire sur le site de notre partenaire l'Etudiant.fr :

L'auteur examine la question de la définition d'un jugement vrai. Si la réponse à cette question semble satisfaisante comme adéquation de la vérité à la réalité, il n'en reste pas moins difficile à comprendre que cette adéquation n'est pas à penser comme le rapport d'une copie à son modèle, la suite du corrigé ici.

L'interview de Patrick Ghrenassia, agrégé de philosophie auteur du livre Prépabac Philosophie chez Hatier était l'invité de France info ce lundi midi pour revenir sur l'épreuve du baccalauréat.

 

 

 

Les notes de Philo de nos Ministres .  

Bac de philo: 12 pour Peillon, 20 pour Fabius, 17 pour Montebourg...les notes des ministres

A la veille de l'épreuve de philosophie du bac 2013, le JDD a demandé aux ministres de remonter dans leurs souvenirs. Seul Manuel Valls a refusé de donner sa note.


Lundi dès 8h00, 664 000 lycéens plancheront sur l'épreuve reine du baccalauréat: la philosophie. A la veille de ce coup d'envoi, le Journal du Dimanche a demandé aux ministres de faire appel à leur mémoire. Combien ont-ils obtenu au bac philo? La moisson de l'hebdomadaire est intéressante: nos représentants sont tous de bons, voire très bons élèves, et affichent une moyenne de 15/20 à cet examen.

Seul Manuel Valls n'a pas joué le jeu.


Vincent Peillon, le locataire de la rue de Grenelle et agrégé de philosophie, a décroché un (petit) 12/20. Mais le ministre était un élève précoce, bachelier à 16 ans, comme il ne manque pas de le souligner.

Laurent Fabius caracole en tête avec un 18/20, suivi de près par la normalienne Aurélie Filippetti avec un 18/20. Arnaud Montebourg affiche crânement un 17/20 avec une dissertation sur "quel éloge fait-on de la beauté?". La ministre de l'Enseignement supérieur Geneviève Fiorasose souvient avoir décroché un 15,5/20 sur le sujet "Liberté et Contingence".

Et puis il y a ceux qui ne s'en souviennent pas: Pierre Moscovici et ..François Hollande, dont les souvenirs s'arrêtent à l'ENA. 

Enfin, un seul ministre a refusé de donner la note: le très communicant et bon élève du gouvernement, Manuel Valls.( il a eu peut-être une très mauvaise note en philo !)

   

 

From : OuestFrance ,l'Express,FranceTVInfo,.....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tag(s) : #Education - Activités scolaires
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