Qu'ils le prennent pour un fanfaron belliqueux ou pour le nouveau leader de la scène internationale, les journalistes du monde entier glosent sur Sarkozy et son récent virage géopolitique. L'armée française présente sur plusieurs fronts – l'Afghanistan, La Libye et la Côte-d'Ivoire, sans compter le Kosovo, le Liban ou le Tchad –, ça rappelle des souvenirs lointains à certains commentateurs.
Passé le récit des opérations militaires en cours, les observateurs soupçonnent Sarkozy d'ouvrir de nouveaux fronts pour mieux préparer sa réélection, et s'interrogent sur cet « étonnant revirement de la diplomatie française », qui, comme se souvient Le Soir (belge), « ne voulait plus tenir un rôle de gendarme en Afrique ».

 

Dans les journaux du monde entier, on décrit une France sur le pied de guerre, prête à tirer la première. A la Maison Blanche, les opérations militaires en Libye sont d'ailleurs appelées « Sarkozy's War » (« les guerres de Sarkozy »), comme le rapporte l'hebdomadaire américain Newsweek, qui met le président français en couverture.

 

Ce nouvel interventionnisme est souvent analysé comme le réveil des aspirations hégémoniques passées :

 

 

Selon un article du New York Times paru ce dimanche, »Sarko l'Américain » peut enfin s'exprimer : dans les habits de« leader fanfaron du monde », le président français tient davantage de Ronald Reagan que de Charles de Gaulle.

 

En s'affichant aux côtés des rebelles de Benghazi, la France cherche « une opportunité de rédemption politique et diplomatique », une tentative de redorer la « réputation de la France dans le monde arabe », estime Paul Taylor pour Reuters, le 1er avril.

 

Reste à savoir si Paris est en mesure de tenir ce rôle de leader sur la durée. C'est la question que pose Zhang Hongyu sur le site du quotidien chinois People Daily.

http://english.people.com.cn/90001/90780/91343/7330544.html

 

En Chine, où l'interprétation française de la résolution onusienne sur les frappes aériennes contre l'armée de Kadhafi a été critiquée, les journalistes se font l'écho de la leçon de démocratie que Hu Jintao a administré à Nicolas Sarkozy lors de sa visite le 30 mars.

 

 

 

Les trains de migrants fuyant les guerres et les bombardements venant de la Libye , de la Tunisie ... un retour de bâton ... pour les Sarkozy's War.

 

 

 

 

 

Ailleurs, le président français est dépeint comme un bouffon ou un mégalomaniaque : « un personnage d'avant-spectacle » qui fait « rire », raille l'édito du 27 mars de La Reppublica, un quotidien italien de centre-gauche ; un homme « pratiquement obsédé », renchérit Newsweek.

 

 

The Hindutan Times a titré une dépêche relative aux interventions françaises.Le quotidien indien dénonce au passage la schizophrénie d'une nation qui, « il y a huit ans, s'était vigoureusement opposée à l'invasion irakienne dirigée par les Etats-Unis ».

 

Pour Antoine Glaser, spécialiste de l'Afrique, il s'agit surtout d'une question de stratégie :

« En Côte d'Ivoire, la France tente difficilement de tourner la page de la Françafrique. Et en Libye, si Sarkozy ne s'était pas senti trompé par Kadhafi qui lui avait promis de gros contrats, il est probable qu'il n'aurait pas agi ainsi. La France se dit que si les insurgés gagnent, elle sera bien placée. »

 

 

 

 

Sarkozy ose -t-il engager la France dans des guerres contre des régimes qui répriment les manifestations .... comme la Syrie , le Yémén ect ....?

 

 

Le ministre français des Affaires étrangères participait à un colloque sur le "printemps arabe" au Quai d'Orsay, où il s'est déclaré "extrêmement préoccupé" par la situation au Yémen et en Syrie, dont les dirigeants "tergiversent" selon lui.

"Trop longtemps, nous avons pensé que les régimes autoritaires étaient les seuls remparts contre l'extrémisme dans le monde arabe. Trop longtemps, nous avons brandi le prétexte de la menace islamiste pour justifier une certaine complaisance à l'égard de gouvernements qui bafouaient la liberté et freinaient le développement de leur pays", a-t-il déclaré.

"Désormais, tous les gouvernements savent qu'ils doivent laisser leurs citoyens faire entendre leur voix. Tous savent qu'on ne réprime plus impunément les aspirations légitimes d'un peuple", a-t-il ajouté lors de la clôture du colloque. Cela vaut pour la Libye, où une coalition procède depuis un mois à des frappes contre les forces de Mouammar Kadhafi.

Après le renversement des régimes autoritaires en Tunisie et en Egypte, d'autres pays sont concernés par des manifestations durement réprimées par les régimes en place.

"D'autres (...) tergiversent, comme au Yémen ou en Syrie, où la situation est extrêmement préoccupante. Ces pays doivent savoir qu'il n'y a pas d'autre voie qu'un dialogue ouvert, susceptible d'apporter une réponse claire aux aspirations des citoyens, qui doivent pouvoir s'exprimer en toute liberté."

 

"Notre politique n'a pas pour objectif de conduire à des changements de régime", a-t-il déclaré en expliquant que son action se fonde sur la "responsabilité de protéger" dans le cadre du droit international sous l'égide de l'Onu.

"Ce qui nous empêche pas de demander le départ de Kadhafi parce que nous considérons que son maintien au pouvoir n'est pas compatible avec la protection des citoyens libyens", a-t-il dit.

"Je veux être clair : comme nous le faisons en Libye, nous continuerons à faire preuve de la plus grande fermeté vis-à-vis de toute violation avérée et, en fonction de la gravité de la situation, nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour y mettre un terme", a-t-il ajouté.

 

 

Les cinq puissances  du Brics, réunis en sommet en Chine, condamnent fermement les frappes aériennes en Libye et s'inquiètent de leurs conséquences sur la population.Le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud - nouvelle entrante dans le club des 'Bric' ont tous condamné les bombardements.

"Nous sommes profondément préoccupés face à l'agitation au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Afrique de l'Ouest", disent-ils simplement dans leur communiqué. 

Dmitri Medvedev : "l'opération militaire" va trop loin.Le président russe a laissé entendre devant des journalistes que selon lui l'Otan allait au-delà des initiatives autorisées par la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations unies.

 

Les Brics ont de ce fait trouvé une unité stratégique qu'ils n'avaient pas en février, au moment du vote de la résolution 1973 qui a ouvert la porte à l'intervention militaire menée par la France puis l'Otan.
"On a envie d'aller vers un autre mode de fonctionnement dans les relations internationales, que l'on cesse de nous dire que l'on parle avec les bons et que l'on fait la guerre aux mauvais", explique un haut représentant brésilien qui souhaite conserver l'anonymat. Qu'est-ce que cela signifie ? Au Brésil, on a subi plus de vingt ans un régime militaire... Personne n'est venu nous sauver !..." "Nous voulons un dialogue ouvert avec les autres pays", a précisé dans son discours la présidente Dilma Rousseff. "La question libyenne devrait être réglée par la diplomatie et le dialogue, mais pas par la force", a renchéri le président russe Dmitri Medvedev, qui s'est entretenu longuement avec le président sud-africain. "Côté russe, on supporte de plus en plus mal que le discours mondial soit monopolisé par l'Occident, ce qui empêche de trouver d'autres solutions", explique un journaliste russe. "Nous croyons que les valeurs héritées de notre histoire (sud-africaine) et de notre expérience contribueront à la paix, à la sécurité et au développement...", a conclu Jacob Zuma

From : Yahoo , Rue 89, le Point ,... 

Tag(s) : #Politique Intérieure - Extérieure
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