Expérience de mort imminente (EMI) est une expression désignant un ensemble de « visions » et de « sensations » consécutives à une mort clinique ou à un coma avancé. Ces expériences correspondent à une caractérisation récurrente et spécifique contenant notamment : la décorporation, la vision complète de sa propre existence, la vision d’un tunnel, la rencontre avec des entités spirituelles, la vision d’une lumière, un sentiment d'amour infini, de paix et de tranquillité, l'impression d'une expérience ineffable et d’union avec des principes divins ou supranormaux[2]. Cependant, rares sont les EMI qui associent tous ces éléments et on observe une certaine variation inter-individuelle.

À la suite de ce type d'expérience, des patients déduisent la possibilité que la conscience survive à la mort. Les neuroscientifiques expliquent généralement, et partiellement, ce phénomène par une altération de la conscience cérébrale dont les mécanismes physiologiques ont largement été étudiés. Quelques neuroscientifiques remettent en question le pouvoir explicatif de ces mécanismes et développent des théories rendant possible l'existence de la conscience indépendamment de l'activité cérébrale.

D'autres expressions sont parfois utilisées, comme « expérience aux frontières de la mort », « expérience de mort approchée » (EMA), « expérience de mort-retour », ou l'expression anglaise : « near-death experience » (NDE)

 

 

La mort imminente étudiée scientifiquement sur des souris ???

Les sensations et visions, comme celle d'une lumière intense, dont font part certaines personnes ayant été en arrêt cardiaque correspondent à un regain d'activité cérébrale quand la circulation sanguine cesse dans le cerveau, selon une étude publiée aujourd'hui aux Etats-Unis. Cette recherche effectuée sur des rats "est la première à analyser les effets neurophysiologiques d'un cerveau mourant", précise Jimo Borjigin, professeur de neurologie à l'Université du Michigan (nord), principal auteur de ces travaux parus dans les Comptes rendus de l'Académie américaine des sciences du 12 au 16 août.

 

Environ 20% des personnes survivant à un arrêt cardiaque ont fait part d'une expérience de mort imminente durant leur décès clinique, selon ces scientifiques. "Nous sommes partis de l'idée que si cette expérience résulte d'une activité cérébrale, elle devrait pouvoir être détectée chez les hommes comme chez les animaux, même après l'arrêt de la circulation du sang dans le cerveau", explique la neurologue. Les chercheurs ont ainsi analysé l'électro-encéphalogramme -qui enregistre les activités électriques du cerveau- de neuf rats anesthésiés, chez qui ils ont induit un arrêt cardiaque.

 

Dans les 30 secondes, tous les rats ont connu une augmentation de leur activité cérébrale, qui s'est avérée très organisée dans tout le cerveau et correspondant à un état d'éveil élevé. En outre, ces neurologues ont constaté le même phénomène chez des rats qui s'asphyxiaient. "Nous avons été surpris par les hauts niveaux d'activité du cerveau", relève George Mashour, professeur d'anesthésiologie et de neurochirurgie à l'Université du Michigan, l'un des coauteurs de l'étude. "En fait, en état de mort imminente, de nombreuses signatures électriques cérébrales de l'état de conscience excèdent celles enregistrées à l'état de veille, ce qui laisse penser que le cerveau est capable d'une activité électrique bien organisée aux premiers stades de la mort clinique", ajoute-t-il. "Cette expérience montre qu'une réduction d'oxygène, ou d'oxygène et de glucose lors d'un arrêt cardiaque peut stimuler l'activité cérébrale caractéristique d'un état conscient", conclut le Dr Borjigin.

 

 

Les premiers témoignages contemporains ]Après avoir repris conscience, certains patients font au Dr Moody un récit qui lui semble présenter des similitudes : décorporation, conviction d'être mort et cependant conscient mais dans un corps immatériel (ou corps astral), déplacement le long d'un tunnel, vision d'une lumière intense, rencontre avec des personnes décédées ou des « êtres de lumière », remémoration en accéléré de sa propre existence, prises de conscience, etc.

Dans la majorité des cas, l'expérience est jugée agréable et qualifiée de « lumineuse », avec une connotation mystique, au point que la personne éprouverait ensuite des difficultés pour revenir à la réalité matérielle du monde[19]. Quatre pour cent (4 %) des personnes décrivent cependant cette expérience comme effrayante ou désespérante[20]. Certaines études menées dans des contextes différents contestent ce constat et montrent une grande variation du sentiment agréable/désagréable en fonction du milieu culturel et religieux[21].

 

L'expérience type selon Moody.

L'expérience « modèle » de mort imminente, selon Raymond Moody, se présente ainsi :

« Voici donc un homme qui meurt, et, tandis qu’il atteint le paroxysme de la détresse physique, il entend le médecin constater son décès. Il commence alors à percevoir un bruit désagréable, comme un fort timbre de sonnerie ou un bourdonnement, et dans le même temps il se sent emporté avec une grande rapidité à travers un obscur et long tunnel. Après quoi il se retrouve soudain hors de son corps physique, sans quitter toutefois son environnement immédiat ; il aperçoit son propre corps à distance, comme en spectateur. Il observe de ce point de vue privilégié les tentatives de réanimation dont son corps fait l’objet (...) Bientôt, d’autres évènements se produisent : d’autres êtres s’avancent à sa rencontre, paraissant vouloir lui venir en aide ; il entrevoit les esprits de parents et d’amis décédés avant lui (...) Mais il constate alors qu’il lui faut revenir en arrière, que le temps de mourir n’est pas encore venu pour lui. À cet instant, il résiste, car il est désormais subjugué par le flux des évènements de l’après vie et ne souhaite pas ce retour (...) Par la suite, lorsqu’il tente d’expliquer à son entourage ce qu’il a éprouvé entre temps, il se heurte à différents obstacles. En premier lieu, il ne parvient pas à trouver des paroles humaines capables de décrire de façon adéquate cet épisode supraterrestre (...) Pourtant cette expérience marque profondément sa vie et bouleverse notamment toutes les idées qu’il s’était faites jusque là à propos de la mort et de ses rapports avec la vie. »

— Raymond Moody, La vie après la vie, 1977, trad., Editions Robert Laffont, pp. 35 à 37.

 

Les quinze traits communs de l'expérience de mort imminente selon le point de vue du patient (Moody)
1) l'incommunicabilité « Je ne trouve pas de mots »
2) l'audition du verdict « J'ai entendu une voix de femme qui demandait : « Est-ce qu'il est mort ? » »
3) les sentiments de calme et de paix « Je ne ressentais absolument rien, si ce n'est paix, réconfort »
4) les bruits « J'entendais quelque chose qui ressemblait à un tintement de cloches dans le lointain »
5) le tunnel obscur « Après, me voilà comme entraîné dans ce long couloir sombre »
6) la décorporation « Je me retrouvai en train de flotter à peu près à un mètre cinquante au-dessus du sol »
7) le contact avec d'autres « Je me suis aperçue de la présence d'un tas de monde, tous des gens que j'avais connus autrefois et qui étaient passés dans l'autre monde »
8) l'être de lumière « C'est alors qu'est intervenue cette lumière brillante »
9) le panorama de la vie « Des retours en arrière ont commencé, je me retrouvais toute petite et, à partir de là, je me suis mise à avancer à travers les premiers temps de mon existence, année après année, jusqu'au moment présent »
10) la frontière ou limite « Des paroles me sont venues à l'esprit : 'Veux-tu mourir ? »
11) le retour « Je me sentais un devoir envers les miens, alors j'ai pris la décision de revenir »
12) le problème du témoignage 
13) les répercussions sur la conduite de vie {« Leur vie avait gagné en profondeur », « Réfléchir sur des problèmes philosophiques », « J'avais brusquement mûri », « [avant] j'agissais sous le coup d'impulsions ; maintenant je réfléchis ... tout passe par ma conscience », « J'ai été plus consciente de posséder un esprit qu'avant de posséder un corps », « Depuis lors, on m'a souvent fait remarquer que je produisais un effet calmant sur les gens », « Presque tous les témoignages mettent l'accent sur l'amour du prochain, unique et profond », « En outre ... importance de la recherche de la connaissance » )
14) les nouvelles perspectives sur la mort 
15) les confirmations. 

 

Le psychiatre Stanislas Grof, connu pour ses travaux sur les expériences sous LSD, comme l'un des fondateurs de la « psychologie transpersonnelle » et promoteur de la « respiration holotropique » déclare :

« Un exemple intéressant d'expérience de sortie du corps véridique, en situation de mort imminente, est celui de Ted, un enseignant afro-américain de 26 ans, souffrant d'un cancer inopérable... L'équipe médicale s'était décidée à l'opérer... Nous apprîmes qu'au cours de l'opération, Ted avait eu deux arrêts cardiaques entraînant une mort clinique et qu'il avait dû être réanimé à deux reprises... Nous interrogeâmes Ted sur ce qu'il avait vécu... [1] Sa conscience se trouvait en haut du plafond et il n'arrivait pas à revenir dans son corps... [2] Il se mit à décrire avec précision ce que nous portions [comme vêtements] lors de notre précédente visite. Il ne faisait aucun doute qu'il avait perçu avec justesse les personnes présentes dans la pièce, alors que ses yeux étaient restés fermés. Il avait même remarqué à un moment des larmes couler sur les joues de Joan [Halifax]... [3] [Il vit] une lumière brillante, [accompagnée] d'un sentiment de sacré et d'une profonde paix intérieure. [4] Il voyait simultanément un film au plafond retraçant de façon très intense tout le mal qu'il avait fait dans sa vie. Devant ses yeux défilaient les visages de toutes les personnes qu'il avait tuées pendant la guerre, il ressentit la douleur et les souffrances de toutes les personnes auxquelles il avait fait du mal, tout au long de sa vie. »

 

Sept caractéristiques selon Moody Plus succinctement, Raymond Moody analyse sept éléments constitutifs de ce phénomène :

1.« Le changement de géométrie » : la pièce semble « se muer » en quelque chose d’autre, elle « s’étire et s’effondre en même temps, [dessinant comme] une géométrie alternative » dit un expérienceur mathématicien [24].
2.« Une immersion dans une lumière mystique » : source de pureté, d’amour, de paix.
3.« Une musique et des sons musicaux » accompagnent l’expérience.
4.« Décorporation » de l’expérienceur et de la personne décédée.
5.Ils revivent ensemble « le film du passé » du défunt : « Je me tenais devant ce qui ressemblait à un vaste écran avec mon mari qui venait de mourir et nous regardions sa vie se dérouler sous nos yeux. Certaines des choses que j’ai vues, je les ignorais complètement jusqu'alors »[25]
6.« Découverte d’un paysage irréel ou édénique »
7.« La brume au moment de la mort » : celle-ci correspond à une espèce de fumée blanche qui s’échappe du corps défunt et prend parfois une forme humaine.


Dans son livre Glimpses of Eternity, an investigation into shared death experiences[26] coécrit avec Paul Perry et publié en 2010, Moody propose que les neurones miroirs du système empathique pourrait contenir la clé pour expliquer le mécanisme de transmission de l'expérience de mort partagée. Les neurones miroirs joueraient un rôle dans la cognition sociale, notamment dans les processus affectifs, tels que l'empathie.

À plus long terme, on note fréquemment un développement de l'empathie, la remise en cause des priorités et la modification du mode de vie. Quelques Répercussions sur la conduite de la vie :

« Leur vie avait gagné en profondeur »,
« Réfléchir sur des problèmes philosophiques »,
« J'avais brusquement mûri »,
« [avant] j'agissais sous le coup d'impulsions ; maintenant je réfléchis ... tout passe par ma conscience »,
« J'ai été plus consciente de posséder un esprit qu'avant de posséder un corps »,
« Depuis lors, on m'a souvent fait remarquer que je produisais un effet calmant sur les gens »,
« Presque tous les témoignages mettent l'accent sur l'amour du prochain, unique et profond »,
« En outre ... importance de la recherche de la connaissance »,
« En aucun cas elle ne leur a inspiré l'idée d'un salut instantané ou d'une infaillibilité morale ».


Les échelles d'EMI Généralement, les cas avérés d'EMI sont considérés lorsqu'un patient a subi une mort clinique et a été ranimé avec succès. Leurs témoignages peuvent ensuite être comparés à une échelle EMI construite selon le modèle de Rasch, une approche mathématique simple utilisée dans le cadre de la théorie des réponses aux items, pour les normaliser et les investiguer objectivement.

Kenneth Ring a notamment construit l'indice WCEI (Weighted core experience index) pour mesurer la « qualité » de l'EMI[16] et Bruce Greyson (en) une échelle de qualification des témoignages

 

L'Indice WCEI comprend 10 items cotés par leur présence ou absence, les scores de 1 à 5 identifiant une expérience superficielle, de 6 ou plus une expérience de base et de 10 une NDE profonde[27]. Les questions de ce questionnaires sont les suivantes :

1.le sentiment subjectif d’être mort;
2.un sentiment de paix;
3.la séparation du corps;
4.l’entrée dans une région sombre;
5.rencontrer une présence ou entendre une voix;
6.examiner sa propre vie;
7.voir ou être enveloppé dans la lumière;
8.voir des couleurs magnifiques;
9.entrer dans la lumière;
10.rencontrer des esprits.


L'échelle de Greyson est une version révisée de l'indice WCEI. Il se base sur un questionnaire construit de façon à obtenir un résultat chiffré pour quantifier les expériences de mort imminente. Le questionnaire est réparti en quatre catégories (cognitive, affective, paranormale, et transcendantale), il comprend 16 items avec un choix possible de 3 réponses pour chaque item. Un score minimal de 7 sur 32 est évalué positif[28],[27].

Après l'écoute attentive des histoires des patients, les neuroscientifiques, en concertation avec les neuropsychologues, essaient de caractériser ses mémoires afin de mettre en évidence la part potentielle de récits inventés, la possibilité de comparer ces mémoires avec d'autres perceptions subjectives comme le rêve ou les hallucinations.

Certaines techniques de méditation pourraient également provoquer des sensations que certains rapprochent de l'EMI sans toutefois les reproduire dans leur ensemble.

 

 

La compréhension religieuse du phénomène

De nombreux aspects des récits d'expériences de mort imminente font état de phénomènes qu'on retrouve dans des textes sacrés, dans le mouvement spirite, le thème hindouiste du karma, de la réincarnation ou des phénomènes paranormaux.

Même si certains prétendent que ce sont des expériences de type EMI qui ont influencé la rédaction de textes religieux, la position scientifique est que le scénario des EMI serait plutôt une création du cerveau pour construire, à partir d'un ensemble de sensations, un récit cohérent avec les références culturelles du sujet[52]. Ainsi dans l'aire d'influence chrétienne latine avec les récits dits de Voyages de l'âme[53],[54] du VIIe au XIIIe siècle.

De plus, il a été constaté que les expériences de mort imminente chez les enfants (qui n'ont, en général, pas eu le temps de développer une croyance particulière) sont plus limitées (exemple : un garçon qui n'a fait que parler avec son frère, ou une fillette ayant eu une conversation avec sa mère).

Pour autant, il n'y a pas plus d'EMI chez les croyants que chez les athées.

Selon certains kabbalistes modernes, les états rencontrés lors d'une EMI seraient décrits par les sephiroth de la kabbale. Sous cette optique mystique, on pourrait mourir une dizaine de fois, à chaque fois intégrant un nouveau monde (ou sephirah, singulier de sephiroth).

 

EMI2.jpg

 

On retrouve dans certains témoignages une certaine thématique du mouvement New Age, en particulier l'usage qui est fait de termes tel que « lumière », « amour », « énergie » et la notion de « voyage astral ».

Dans son ouvrage Le Livre tibétain de la vie et de la mort, Sogyal Rinpoché écrit que certains Occidentaux assimilent la NDE aux descriptions du Bardo Thödol. Sogyal Rinpoché note que la question méritera une étude dépassant le cadre de son livre. Il aborde cependant la question en termes de similitudes et différences. Il note que l’expérience de sortie hors du corps de la NDE correspond à la description du Livre des Morts Tibétain. Il mentionne qu’au Tibet, les Tibétains sont familiers avec le phénomène de délok (dé lok, qui est revenu de la mort), une notion décrite par Françoise Pommaret dans son ouvrage Les Revenants de l'au-delà dans le monde tibétain[57]. L’expérience des déloks correspond au Bardo Thödol et à la NDE[58].

Dans l'ouvrage Dormir, rêver, mourir : explorer la conscience avec le Dalaï-Lama, un débat est ouvert entre des scientifiques et le dalaï-lama, où ce dernier donne des arguments en faveur d'un état de rêve, et non d'une sortie hors du corps de l'esprit.

Pour Ajahn Brahm[59], les EMI démontrent une certaine indépendance entre la conscience et le corps (qu'il voit confirmée par l'expérience méditative de Dhyāna), sans qu'il soit pourtant possible d'affirmer que la conscience soit une entité transcendante ou immortelle (conformément à la doctrine d'anatman).

 

EMI.jpg

 

 

Points de vue scientifique

Selon certains scientifiques, certaines EMI peuvent être expliquées par des manifestations physiologiques et psychologiques.

Les circonstances cliniques qui peuvent amener à une EMI incluent les conditions suivantes : arrêt cardiaque, choc post traumatique après une perte importante de sang ou des complications périopératoires, choc anaphylactique, électrocution, coma, hémorragie intracérébrale ou infarctus cérébral, tentative de suicide, quasi-noyade ou asphyxie, apnée, et dépression grave.

 

Explication physiologique

Plusieurs neuroscientifiques expliquent les expérience de mort imminente par une altération de la conscience, celle-ci étant due à la perturbation de la chimie cérébrale se produisant durant le processus de mort ou pouvant résulter d'une réponse psychologique à la perception de la menace de mort[60]. On a montré que l'hypercapnie et l'hyperkaliémie sont des indicateurs pour la survenue des EMI lorsque ces taux atteignent un certain seuil[61]. Les facteurs physiologiques qui peuvent être importants dans le déclenchement des EMI sont l'anoxie, la présence d'endorphines, de dopamine et de sérotonine. Ces facteurs peuvent induire une activité anormale du lobe temporal ou du système limbique. le lobe temporal est probablement crucial dans les EMI de par sa sensibilité à l'anoxie dont les stimulations sont connue pour induire des hallucinations, des rétrospectives de la mémoire, et des expériences de sortie du corps[62],[63]. La privation d'oxygène, ou anoxie, est connue pour provoquer de nombreux symptômes de l'EMI[64]. Ce processus fait intervenir les récepteur NMDA[65]. Ces récepteurs sont abondant au niveaux des synapses du cortex des lobes temporaux et frontaux. Ces lobes sont impliqués dans des processus cognitifs tels que la pensée, la mémoire et la perception. Les récepteurs NMDA sont activés par le glutamate, un neurotransmetteur, mais si la libération de glutamate est trop élevée, comme par exemple lors d'une anoxie, elle peut entraîner la mort des neurones par un processus appelé «excitotoxicité». Le cerveau possède des mécanismes de protection contre l'excitotoxicité due à l'anoxie. Afin d'inhiber l'excitotoxicité, un inhibiteur compétitif peut se fixer sur un site allostérie à proximité des récepteur NMDA, l'encombrement stérique empêche physiquement l'accès du glutamate aux récepteur NMDA. Le blocage des récepteurs NMDA à pour effet secondaire de bloquer l'activité des neurones. Or, une diminution de l'activité des neurones du lobe temporal droit, plus particulièrement du gyrus angulaire, peut induire une expérience de sortie du corps (phénomène autoscopique). En effet, en 2002, Olaf Blanke, Stephanie Ortigue, Theodor Landis et Margitta Seeck, du département de neurologie de l'hôpital universitaire de Genève ont publié dans la revue Nature un article décrivant une expérience de décorporation provoquée par la stimulation électrique du gyrus angulaire chez une patiente épileptique[66]. D'après Olaf Blanke et Christina Mohr[67] les phénomènes autoscopiques comprennent les expériences de sortie du corps (OBE : Out of Body Experience), les hallucinations autoscopiques (dénommées aussi : autoscopie externe, deutéroscopie ou hallucination spéculaire), et l'héautoscopie.

 

Les expériences de sortie du corps sont définies comme une impression de voir son environnement, et donc souvent son corps physique, à partir d'un point extérieur à celui qu'un sujet occupe concrètement[68]. Le point de vue extérieur le plus fréquemment cité est celui qui se situe au-dessus de son propre corps.
Notons au passage que, lorsque le phénomène d'OBE a lieu pendant le sommeil, le corps dédoublé prend différentes dénominations suivant les auteurs : corps de rêve, défini par Frederik van Eeden, dont sa description ne peut être distinguée du double astral, mais qu'il considère comme un produit de son imagination, Moi corporel imaginaire définit par Frétigny et Virel[69], qui l'expliquent comme une expérience où le sujet projette deux corps imaginaires : un qui agit et un qui demeure immobile.
Les hallucinations autoscopiques sont définis comme la vision de soi-même à partir de son corps physique réel. Il n'y a pas en fait de phénomène de dédoublement au sens strict. Catherine Lemaire se pose la question de savoir pourquoi la vision est décrit comme étant semi-transparente[70]dans les hallucinations autoscopiques alors qu'elle semble très concrète dans les expériences de sortie du corps. En tout état de cause, aux hallucinations autoscopiques semblent correspondre les phénomènes du doppelgänger et de la bilocation.


L'héautoscopie est une expérience intermédiaire entre l'OBE et l'hallucination autoscopique où le sujet ne sait pas toujours s'il est décorporé, ou si son point de vue se situe depuis son corps ou depuis son double.
Selon Susan Blackmore, l’anoxie serait également impliquée au niveau du cortex visuel en induisant la désinhibition corticale et serait ainsi à l'origine de la vision du tunnel. Le cortex visuel est organisé avec de nombreuses cellules dédiées à la vision au centre du champ visuel, et peu à la périphérie. L’excitation aléatoire produit un effet de lumière brillante au centre du champ visuel et un fondu vers l'obscurité en périphérie, en d'autres termes, un effet tunnel[71].

Par ailleurs, certains ont fait un rapprochement avec les irruptions de sommeil paradoxal dans l'état de veille constatées dans certaines pathologies[72]. Il s'agit d'une activation du cortex occipital, régulée par plusieurs structures du tronc cérébral comme le noyau pedonculopontin, le tegmentum latéral, le raphé dorsal, le locus cœruleus (mécanisme cholinergique qui contrebalancerait la réaction d'alerte noradrénergique impliquant le locus cœruleus)[réf. nécessaire]. Kevin Nelson a poursuivi ses recherches et établi le rôle du tronc cérébral dans le déclenchement des phénomènes visuels d'EMI[73].

 

Explication psychologique

Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (octobre 2012). Pour l'améliorer, ajouter en note des références vérifiables ou les modèles {{refnec}} ou {{refsou}} sur les passages nécessitant une source.Les EMI peuvent également être expliquée en termes de dissociation, de dépersonnalisation, de réactivation des mémoires de la naissance et de régression. Dans une théorie élaborée par Kinseher en 2006, les connaissances actuelles du système nerveux autonome sont appliquées dans la recherche du phénomène EMI. Sa théorie explique que l'expérience d'une mort imminente est un paradoxe d'une extrême étrangeté pour un organisme vivant, ce qui déclenche en retour une EMI : pendant celle-ci, l'individu devient capable de « voir » le cerveau en pleine analyse de toute la mémoire épisodique (y compris les expériences prénatales) afin de trouver une expérience similaire à la situation imminente de mort. Tous ces morceaux d'informations analysés et récupérés sont en permanence évalués par le cerveau, comme s'il cherchait un mécanisme pour copier un moyen d'éviter cette situation potentiellement fatale. Kinseher pense que c'est la raison pour laquelle une expérience de mort imminente est si inhabituelle. Suivant cette théorie, les expériences extracorporelles qui « accompagneraient » les EMI seraient une tentative du cerveau pour recréer une représentation mentale de la situation et de la scène. Le cerveau puiserait alors dans les informations des capteurs sensoriels et des expériences emmagasinées (connaissance), produisant ainsi une sorte de « rêve » à propos de soi et de l'environnement (l'entourage). Quoi qu'il en soit, les explications physiologiques ou psychologiques ne permettent pas d'expliquer, dans l'état actuel des connaissances, les EMI avec un EEG plat, donc sans aucune activité électrique du cerveau

 

 

 

From : le Figaro ,....

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

Tag(s) : #Spiritualités - Religions
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :